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La « shrinkflation » (ou « réduflation » en français), pratique commerciale trompeuse

De nombreux produits sont sujets à la shrinkflation actuellement dans l’industrie agroalimentaire, ainsi même que dans d’autres industries… Nous vous mettons en garde contre cette pratique commerciale employée par un certain nombre de marques en cette période d’inflation, une pratique légale mais néanmoins souvent trompeuse à l’égard du consommateur.

Qu’est ce que la shrinflation? (réduflation en français)

Nous vivons actuellement une période de hausse du prix des matières premières et d’énergie. La plupart des industriels doivent donc répercuter ces hausses sur le prix de leurs produits, et ces augmentations de prix sont évidemment subies à contrecœur par les clients.

Afin d’appliquer des augmentations de prix plus discrètes, certaines marques décident, au lieu d’augmenter le prix, de réduire la quantité de produit vendue tout en conservant identique le prix du produit final. Ainsi, au lieu d’acheter une tablette de chocolat de 100 grammes à un prix donné, vous achèterez à l’avenir votre tablette de chocolat au même prix, mais cette tablette de chocolat ne contiendra plus que 95 ou 90 grammes de chocolat. C’est ce que l’on appelle la « shrinkflation » (ou « réduflation » en français). Cela revient donc à une augmentation de prix plus subtile qu’une classique augmentation de prix du produit.

Une pratique commerciale légale

Cette pratique est généralisée, mondiale et tout à fait légale, du moment que la quantité réelle de produit est correctement indiquée sur l’étiquette. Pourquoi en effet obligerait on un industriel à vendre ses tablettes de chocolat en format « 100 grammes »? La marque est tout à fait libre de choisir la quantité vendue de son produit, et c’est tant mieux. La seule obligation qu’a le fabricant est de mentionner la quantité de produit contenue sur le packaging.

De même, l’industriel est libre de modifier à tout moment la quantité de produit vendue, et c’est tant mieux là encore. Il est normal qu’un fabricant puisse modifier librement son produit. La seule obligation qu’il a est d’indiquer à tout moment sur l’emballage du produit la quantité contenue. Une marque peut donc librement passer de tablettes de 100 grammes à des tablettes de 95 ou 90 grammes tant qu’elle mentionne sur ce nouveau produit la contenance: 95 ou 90 grammes.

Une pratique cependant trompeuse vis à vis du consommateur

Cette réduction de produit est donc tout à fait légale et rien n’oblige l’industriel à communiquer sur ce changement du produit. Dans les faits, les marques ne communiquent quasiment jamais sur la diminution de quantité vendue d’un produit. Au contraire, elles vont systématiquement tenter de faire passer le changement sans qu’on s’en aperçoive. Ainsi, lorsque le produit change, vous noterez que généralement le fabricant va en profiter pour changer d’emballage et donner un « coup de jeune » au produit. Avec la shrinkflation, vous noterez que les fabricants vont quasiment toujours conserver l’ancien packaging, et uniquement modifier le poids ou volume du produit pour être en accord avec la réalité. Pourquoi?  Parce que l’industriel ne veut surtout pas que le client perçoive le moindre changement, y compris donc le changement de tarif…

De même, dans le cas de notre tablette de chocolat passant de 100 grammes à 95 ou 90g, il est probable que l’industriel, au lieu de diminuer la taille du produit au niveau de la longueur de la tablette, préférera en général rogner sur son épaisseur, rendant la diminution imperceptible pour le client. Plus généralement, un grand nombre de produits sont vendus sous un packaging contenant une quantité de vide plus ou moins importante. Généralement, dans le cas d’une shrinkflation de son produit, l’industriel conservera l’ancien packaging et augmentera juste la part de vide vendu.

Voilà pourquoi la CLCV de Brest condamne la pratique de la shrinkflation telle qu’elle est mise en œuvre en général par les industriels. Cette pratique vise généralement à tromper le consommateur.

Que doit faire le consommateur face à la shrinkflation?

La CLCV de Brest informe les consommateurs sur ces pratiques et les encourage à rester vigilants. Un consommateur averti en vaut 2…

Nous vous incitons lorsque vous faites vos achats à ne pas regarder le prix principal sur l’étiquette de prix, mais celui écrit plus petit (au poids ou au volume). Ce prix au kilo ou au litre augmentera inévitablement si votre tablette passe de 100 grammes à 95 ou 90 pour un même prix, alors que le prix principal ne mentionnera aucun changement. De plus, ce prix au litre ou au kilo est toujours plus instructif et vous permet de comparer les produits de différentes marques entre eux, ce qui n’est pas toujours possible sinon dans le cas de 2 produits ayant des poids ou volumes différents. Regardez donc toujours le prix au litre ou au kilo en premier, puis, dans un second temps, le prix final du produit.

L’ONG Foodwatch a dénoncé aussi dernièrement ces pratiques des industriels et a lancé une pétition. Nous vous incitons à aller la signer.

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